VRAI ou FAUX : activité physique et santé, 9 idées reçues

VRAI ou FAUX : activité physique et santé, 9 idées reçues

VRAI ou FAUX : activité physique et santé, 9 idées reçues 2560 1709 Clara

1 – La majorité des français (adultes) respectent les recommandations en termes d’activité physique pour la santé

FAUX

95 % de la population adulte française est exposée à un risque de détérioration de son état de santé en raison d’un manque d’activité physique ou d’une sédentarité excessive (plus de 8 heures/jour en position assise ou allongée). Certains groupes de population, comme les femmes adultes, sont plus exposés au manque d’activité physique. En effet, 70% d’entre elles sont en dessous de tous les niveaux d’activité identifiés comme sains, contre 42 % des hommes. Seulement 5% des adultes pratiquent une activité physique suffisante pour protéger leur santé. D’autre part, les adultes ayant un plus faible niveau d’études et ceux ayant moins de 45 ans sont les plus touchés par la sédentarité.

Ces risques sont accrus lorsqu’un manque d’activité physique est combiné à un mode de vie trop sédentaire. Selon l’Anses, la promotion des modes de vie favorisant la pratique d’une activité physique et la lutte contre la sédentarité doivent être une priorité des établissements publics.

 

2 – Il faut transpirer pour maigrir

FAUX

Après avoir bien transpiré suite à une activité physique, il peut arriver de perdre « du poids », mais ce ne sera que de l’eau, une fois qu’on aura bu, on retrouvera notre poids normal. En effet, pendant un exercice physique, de nombreux mécanismes physiologiques dont la contraction musculaire entrainent une augmentation de la température corporelle.  En réponse à cela, la transpiration va permettre de libérer le surplus de chaleur en évacuant de l’eau corporelle. D’où l’intérêt de s’hydrater pendant et après l’effort, pour compenser les pertes en eau. Pour éviter de trop se déshydrater, il ne faut pas trop s’habiller et boire régulièrement.

Enfin, même si la transpiration ne fait pas maigrir, pratiquer régulièrement une activité physique permet de mieux contrôler son poids, notamment en réduisant le taux de masse grasse et en améliorant le taux de masse musculaire.

 

3 – L’activité physique pratiquée à une intensité soutenue est bénéfique pour la santé

VRAI

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, un adulte doit pratiquer :

  • Entre 150 et 300 minutes d’activité physique d’endurance par semaine, à une intensité modérée à soutenue
  • Au moins 2 fois par semaine des activités sollicitant les principaux groupes musculaires, à une intensité modérée à soutenue

L’intensité de l’exercice doit être suffisamment importante pour stimuler l’organisme et induire des bénéfices pour la santé, on appelle cela l’effet dose-réponse. Pour cela, il n’est pas nécessaire de faire du sport en compétition, toutes les activités physiques comptent (marcher, faire du vélo, nager, …). D’ailleurs, même pratiquée à une faible intensité, l’activité physique reste bénéfique pour la santé.

 

4 – Faire de l’activité physique permet de « nettoyer » ses poumons quand on fume 

FAUX

Contrairement aux idées reçues, le sport et l’activité physique ne permettent pas de « nettoyer » les poumons. Même chez un individu sportif, les goudrons continuent de se déposer à l’intérieur des bronches, sur les cils vibratiles. L’impression d’avoir un meilleur souffle est simplement liée à une meilleure régulation cardiovasculaire quand le corps s’habitue à l’effort.

D’autre part, fumer réduit les capacités pulmonaires, car le monoxyde de carbone prend la place de l’oxygène dans les poumons. Résultats : vous avez moins de souffle et êtes moins performant.

Selon les 10 règles d’or du Club des Cardiologues du Sport, Sportifs et fumeurs, respectez la règle n°7 « pas de cigarette 2 heures avant et 2 heures après une pratique physique », car on respire plus profondément, ce qui accentue les dépôts et les risques de mort subite par infarctus.

 

5 – Il est préférable de faire du sport le matin

FAUX

Le meilleur moment pour faire de l’exercice est… quand vous avez le temps et quand vous en avez envie ! Bien sûr, le matin est un moment intéressant pour commencer la journée de bonne humeur et éviter la perte de motivation après avoir passé la journée au travail.

Il est tout de même conseillé de ne pas pratiquer une activité physique trop intense juste après manger ou juste avant d’aller se coucher. Mais que ce soit le matin, le midi ou l’après-midi, l’idée est de trouver un créneau horaire adapté à votre quotidien pour que celui-ci puisse s’inscrire durablement dans le temps.

 

6 – Respirer lentement et profondément permet de réduire un « point de côté »

VRAI

Le si connu « point de côté » est une douleur abdominale et/ou sous costale qui intervient brutalement durant un effort physique et qui peut être provoquée principalement par : une crampe des muscles du diaphragme, un effort soudainement très intense ou une pratique d’activité physique pendant la digestion. Pour résumer, le « point de côté » est la conséquence d’une respiration inadaptée à un effort. Afin de réduire, voire éliminer cette sensation désagréable, plusieurs solutions sont possibles :

  • Adopter une respiration abdominale lente et profonde
  • Boire régulièrement, par petites gorgées
  • Faire une pause

 

Enfin, pour éviter que ce phénomène survienne, il est préférable de bien s’échauffer, en augmentant progressivement l’intensité de l’effort et il est également conseillé de respecter un délai d’au moins une heure après un repas avant de faire une activité physique.

 

7 – On peut faire de l’activité physique, même en cas de pic de pollution

VRAI

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, plusieurs études scientifiques ont montré que même en cas de forte concentration en microparticules dans l’air, l’activité physique reste plus bénéfique que néfaste pur la santé. Bien sûr faire du sport en cas de pic de pollution augmente son risque d’exposition, c’est pour cela qu’il est conseillé de privilégier un environnement moins urbain lorsqu’on en a la possibilité et d’avoir une pratique moins intense au moment du pic de pollution. Donc pas d’excuses, on peut continuer à se déplacer en marchant ou en vélo pour aller au travail ou faire ses courses.

 

8 – Pratiquer régulièrement une activité physique de loisir permet de réduire de développement certains cancers 

VRAI

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 40% des cancer pourraient être évités par nos comportements, dont certains grâce à une activité physique régulière, pratiquée à une intensité modérée à soutenue :

  • Le cancer du côlon ↘ 25% (Anses, 2016 ; Wolin et al. 2009)
  • Le cancer du sein ↘ 10-27% (Anses, 2016)
  • Le cancer de l’endomètre ↘ 20% (McTiernan et al, 2019)
  • Le cancer du poumon ↘ 20% (McTiernan et al, 2019)
  • Le cancer de la vessie ↘ 15% (McTiernan et al, 2019)
  • Le cancer de l’œsophage ↘ 21% (McTiernan et al, 2019)
  • Le cancer du rein ↘ 12% (McTiernan et al, 2019)

D’autre part, les comportements sédentaires peuvent augmenter le risque de développer certains cancers : endomètre, côlon (Anses, 2016) et cancer du poumon (Katzmarzyk, 2019).

 

9 – En cas de cancer, mieux vaut se reposer

FAUX

L’activité physique est le meilleur moyen de lutter contre la fatigue, que ce soit pendant ou après les traitements du cancer. Toute personne atteinte d’un cancer (enfant, adulte, senior) peut pratiquer une activité physique pendant les traitements. L’Institut National du Cancer préconise le maintien d’un style de vie le plus actif possible, en étant au plus proche des recommandations de la population générale. Cependant, il est obligatoire que le patient obtienne un certificat médical de non contre-indication à la pratique de l’Activité Physique Adaptée (APA). Une fois celui-ci obtenu, le patient peut être accompagné par des professionnels de l’APA, les enseignants en APA, qui encadrent le patient dans sa pratique au quotidien, en fonction de ses capacités et préférences en matière d’activité physique.

Aujourd’hui, l’APA est considérée comme une thérapeutique non médicamenteuse faisant partie du parcours de soins des patients atteints de cancer, de nombreux bénéfices ont déjà été prouvé :

  • Maintien et/ou amélioration de la condition physique : l’activité physique améliore les capacités cardio-respiratoires et musculaires.
  • Maintien et/ou une amélioration du poids et de la composition corporelle : ↘ du poids corporel et de l’Indice de Masse Corporelle, de la masse grasse, maintien voire ↗ de la masse musculaire.
  • Amélioration de la qualité de vie globale : ↘ de la fatigue perçue, des troubles anxio-dépressifs, et des douleurs, amélioration de l’estime de soi et de l’image corporelle.
  • Amélioration de la tolérance des traitements (diminution de certains effets indésirables des traitements), et de leurs effets à moyen et long terme ;
  • Allongement de l’espérance de vie (↘ mortalité globale) et une ↘ du risque de récidive.

L’Inserm va également dans ce sens, en indiquant que c’est une perte de chance de guérison si un patient ne bénéficie pas de cette prise en charge.